Le voyage graphique et sensoriel d’un phacochère autour de la terre.

Un enfant raconte son rêve, sa rencontre avec Fuega. Le récit arrive par bribes, hésitant. Comme un nouvel éveil au monde. Fuega se déplace sur la planète, guidée par ses découvertes gourmandes. Tantôt une odeur, un son, une couleur ou une sensation l’attirent. Et la voici qui suit sa route, lentement, avec lourdeur, elle traverse des paysages allant du chaud au froid, du feu à l’eau, avec sérénité. Et parfois même, elle s’envole ou s’évapore. On pourrait croire que c’est elle qui fait tourner la terre.

Le spectacle offre l’histoire du point de vue d’un enfant. Elle est racontée tel un rêve, de façon intuitive, au fur et à mesure, avec des mots d’enfant, un manque d’assurance. Elle est dite avec hésitation, comme un souvenir qui revient en racontant. L’histoire ne vient pas d’un bloc ni de façon chronologique. Elle vient par bribes, morcelée. C’est une sensa- tion, un goût, une couleur, avant la forme complète. Les images apparaissent ainsi. A tâ- tons.

Le point de départ artistique est la rencontre avec les peintures faites par Catherine Alvès de ce petit animal qui se promène à travers le monde, nommée Fuega. Catherine est une amie artiste avec laquelle j’aime beaucoup partager. Nous avons fait plusieurs ateliers ar- tistiques dans un quartier populaire de Valence, et elle peint avec des couleurs vives et beaucoup d’énergie. Il y a quelques temps, elle a fait tout un tas de dessins qui racontent la traversée de cet animal dans des paysages divers. J’ai été touchée par la simplicité du principe de création. Cela m’a fait penser à l’art brut, faire œuvre avec ce qu’on est, tout simplement.

L’envie est de créer un spectacle aussi simple que son personnage, et d’évoquer la beauté du monde à l’état de nature. Le monde sans l’être humain.